Chroniques, Contemporain, Engagée, Féminisme

8 mars âœŠđŸ»

đŸŒ·Coucou tout le monde, en cette JournĂ©e internationale des droits des femmes je voulais parler de 2 livres de la maison d’Ă©dition Sabine Wespieser dans lesquels la femme est magnifiquement reprĂ©sentĂ©e.

đŸŒ·Dans ce village haut perchĂ© des montagnes valaisannes, tout se sait, et personne ne dit rien. Jeanne, la narratrice, apprend tĂŽt Ă  esquiver la brutalitĂ© perverse de son pĂšre. Si sa mĂšre et sa sƓur se rĂ©signent aux coups et Ă  la dĂ©ferlante des mots orduriers, elle lui tient tĂȘte. Un jour, pour une rĂ©ponse pĂ©remptoire prononcĂ©e avec l’assurance de ses huit ans, il la tabasse. Convaincue que le mĂ©decin du village, appelĂ© Ă  son chevet, va mettre fin au cauchemar, elle est sidĂ©rĂ©e par son silence. DĂšs lors, la haine de son pĂšre et le dĂ©goĂ»t face Ă  tant de lĂąchetĂ© vont servir de viatique Ă  Jeanne. À l’École normale d’instituteurs de Sion, elle vit cinq annĂ©es de rĂ©pit. Mais le suicide de sa sƓur agit comme une insoutenable rĂ©plique de la violence fondatrice. RĂ©fugiĂ©e Ă  Lausanne, la jeune femme, que le moindre bruit fait toujours sursauter, trouve enfin une forme d’apaisement. Le plaisir de nager dans le lac LĂ©man est le seul qu’elle s’accorde. HabitĂ©e par sa rage d’oublier et de vivre, elle se laisse pourtant approcher par un cercle d’ĂȘtres bienveillants que sa sauvagerie n’effraie pas, s’essayant mĂȘme Ă  une vie amoureuse.

đŸŒ·Dans Sa prĂ©fĂ©rĂ©e de Sarah Jollien Fardel, l’autrice nous plonge au cƓur de la violence, une violence parfois endormie qui grouille au creux du ventre, et qui jaillit sans explication, sans aucune rationalitĂ©. Son hĂ©roĂŻne se construit une identitĂ© sur des blessures indĂ©lĂ©biles. Elle essaie de laisser derriĂšre elle cette vie dont elle ne veut plus, tente d’oublier, de se tenir Ă©loigner et de se rĂ©inventer.. Vivre avec son amertume, ses regrets et ses rancƓurs… Vivre avec cette peur de ressembler au gĂ©niteur qui l’effraie et la rĂ©vulse. L’autrice dĂ©crit trĂšs bien l’ambivalence des sentiments et interroge la notion de pardon. Elle Ă©voque les mains tendues mais aussi les voisins qui savent mais prĂ©fĂšrent ne pas voir. En toile de fond, la rĂ©gion du Valais, de ses merveilleux paysages Ă  sa gastronomie en passant par quelques traditions parfois un peu rustiques. Un roman marquant plein de justesse et d’Ă©motions qui ne peut pas laisser indiffĂ©rent.

đŸŒ·Une musique libre et joyeuse s’Ă©lĂšve des pages de ce premier roman : celle d’un choeur de femmes saluant la venue au monde de la petite Ève, enfant nĂ©e d’un dĂ©sir d’amour inouĂŻ.

StĂ©phanie est cheffe de cuisine, elle voulait ĂȘtre mĂšre, mais pas d’une vie de couple. Elle est allĂ©e en Espagne bĂ©nĂ©ficier d’une procrĂ©ation mĂ©dicalement assistĂ©e, alors impossible en France. Greg, l’ami de toujours, a acceptĂ© de devenir le « pĂšre intime » d’Ève. Dans Ă  peine deux semaines, aura lieu la fĂȘte en blanc organisĂ©e pour cĂ©lĂ©brer la naissance de leur famille atypique, au grand dam de la matriarche aigrie et vĂ©nĂ©neuse qui trĂŽne au-dessus de ces femmes. À l’approche des rĂ©jouissances, chacune d’elles est conduite interroger son existence et la place que son corps y tient. Toutes, soeurs, niĂšces, amies de StĂ©phanie, tĂ©moignent de leur quotidien, Ă  commencer par Ève elle-mĂȘme, Ă  qui l’autrice prĂȘte des pensĂ©es d’une facĂ©tieuse ironie face Ă  l’attendrissement gĂ©nĂ©ral dont elle est l’objet. Comme dans la vie, combats fĂ©ministes, tourments intimes et prĂ©paratifs de la fĂȘte s’entremĂȘlent.

đŸŒ·Dans Pleine et douce de Camille Froidevaux-Metterie, donne la parole Ă  12 femmes. Chacune, Ă  tour de rĂŽle, nous parle de son rapport au corps, un corps qui change, qui vieillit, qui porte les marques d’une vie. Elles nous parlent Ă©galement de leurs rapports Ă  l’autre, Ă  leur moitiĂ©, Ă  leur famille. A travers leurs parcours, l’autrice aborde des sujets tels que l’anorexie, la maladie, l’adultĂšre, l’homosexualitĂ© ou encore la parentalitĂ©. Elle interroge le fĂ©minin et, avec lui, les contours de la famille moderne. L’Ă©criture est douce et sans fioritures ce qui rend la lecture trĂšs agrĂ©able. J’ai pris beaucoup de plaisir Ă  suivre ces femmes dans leur intimitĂ©, c’est une lecture qui nous renvoie Ă  nos propres interrogations, une lecture qui nous enveloppe et nous bouscule.


Les avez-vous lu ? Ils vous tentent ?

Belle journĂ©e âœŠđŸ»đŸŒ·

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