Chroniques, Contemporain

Il n’y a pas de Ajar

« Nous sommes pour toujours les enfants de nos parents, des mondes qu’ils ont construits et des univers détruits qu’ils ont pleurés, des deuils qu’ils ont eu à faire et des espoirs qu’ils ont placés dans les noms qu’ils nous ont donnés. Mais nous sommes aussi, et pour toujours, les enfants des livres que nous avons lus, les fils et les filles des textes qui nous ont construits, de leurs mots et de leurs silences. »

🌷Dans ce monologue, un homme mystérieux affirme être le fils d’Émile Ajar, pseudonyme sous lequel Romain Gary a écrit notamment La vie devant soi.

Cet enfant de père inventé demande à celui qui l’écoute revisite l’univers de l’écrivain, celui de la Kabbale, de la Bible, de l’humour juif… mais aussi les débats politiques d’aujourd’hui, enfermés dans les tribalismes d’exclusion et les compétitions victimaires.

Et si Gary/Ajar étaient les meilleurs antidotes aux obsessions identitaires et mortifères du moment ?

🌷 Dans la préface l’autrice explique que Romain Gary est son dibbouk, un revenant qui lui colle à la peau, hantant son existence.
Gary, un écrivain au mille et une vies qui, lui refuse de se laisser définir par une identité. De son Œuvre, elle y voit l’illustration que l’on peut défendre une cause sans être directement concerné et juger les gens pour ce qu’ils ont fait et non pour leurs origines, leur religion ou leur héritage. Derrière la voix colérique de ce fils, Abraham fils de Émile Ajar, alors même que ce dernier n’existe pas, elle développe l’idée que nous ne devons pas être esclaves de nos origines et qu’il faut savoir s’en détacher. Nos identités sont multiples et nous sommes tellement plus que ce que nous pensons… Elle souligne la dangerosité d’une identité unique qui nous colle à la peau en ce qu’elle enferme chacun dans des cases compliquant dès lors toute communication. L’identité comme porte ouverte aux extrêmes… Grâce à une plume vive et écorchée, elle malmène cette notion avec beaucoup d’humour. C’est un court texte fort et percutant qui nous interroge sur nos propres identités et nous invite à voir plus loin…

Connaissez-vous cette autrice ? Il vous tente ?

Il n’y a pas de Ajar
Delphine Horvilleur – éditions Grasset

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