
« Parfois l’océan nous avait pris un frère, un père, ou un fiancé, parfois une personne que nous aimions s’était jetée à l’eau par un triste matin pour nager vers le large, et il était temps pour nous, à présent, de partir à notre tour. »
C’est l’histoire de ces japonaises mariées à des américains qu’elles n’ont jamais vu. Les lettres envoyées par leurs futurs maris promettaient un homme beau, jeune, riche pouvant subvenir à leurs besoins. Les Etats-Unis étaient devenus pour elles la Terre Promise. Malheureusement, au bout de la traversée qui les mène à San Francisco le rêve ne deviendra pas réalité.
Malgré ces 139 pages ce récit est dense, il décrit un pan de l’histoire du Japon peu connu ne pouvant laisser de marbre, l’immigration des japonaises, le racisme anti japonais ou encore leur déportation. Nous allons accompagner ces femmes au cours de leur destin tragique de leur première rencontre avec leur mari à leur disparition pendant la seconde guerre mondiale. Julie Otsuka raconte cette histoire en employant la première personne du pluriel pour décrire ce drame collectif constitué de tous ces drames individuels. Néanmoins, pour ma part, j’ai eu du mal à m’accrocher à cette longue liste de drames vécus par toutes ces femmes, une suite d’événements tous plus cruels les uns que les autres. Ce « nous » créé une distance entre le narrateur et le lecteur, je n’ai donc pas pu m’attacher à un personnage en particulier. C’est là toute l’originalité du livre mais ça ne devait pas être le bon moment pour moi, je suis malheureusement passé à côté de cette lecture. Je le relirai sans doute car je pense vraiment que c’est un livre qui mérite d’être apprécié
Certaines n’avaient jamais vu la mer
Julie Otsuka – Éditions 10-18