
En 1976, à Mayville, petite ville au sud de la Floride, Ora Lee Beckworth décide d’engager un vagabond afro-americain que tout le monde surnomme M. Pecan. Le nouvel employé attise la curiosité dans cette ville où le racisme a la peau dure. Même Blanche sa gouvernante, ne voit pas d’un très bon œil l’arrivée de cet homme mystérieux. Tout bascule le jour où M. Pecan est accusé d’un crime qu’il n’a pas commis. Ora Lee est la seule à connaître la vérité, vingt-cinq ans plus tard elle décide d’écrire ce qu’il s’est réellement passé durant ce tragique été.
Quel doux moment de lecture ! Un petit roman qui m’a tenu compagnie lors d’une soirée, et par lequel j’ai été agréablement surprise. Je suis complètement adepte des romans abordant le thème de la ségrégation, je n’ai pas été déçue par celui-ci. Sous forme de confession, Ora Lee va nous livrer le terrible secret qu’elle garde depuis bien trop longtemps. Pourquoi a-t-elle accepté de voir M. Pecan se faire condamner pour un meurtre qu’il n’a pas commis ? Je me suis beaucoup attachée à cette vieille dame qui n’a de cesse de protéger ses domestiques contre le racisme dont ils sont victimes. Mais à force de trop vouloir les protéger de ces injustices auxquelles ils se sont résignés, la pauvre Ora Lee va, malgré elle, leur attirer plus d’ennuis qu’autre chose. La couleur du silence c’est l’histoire d’une belle amitié entre Ora Lee et Blanche. Ces deux amies resteront unies malgré ce monde qui les sépare. Dans cette ambiance propre aux Sud des États-Unis, l’auteure brosse des portraits douloureux et attachants de Grace, la petite fille de Blanche, victime d’une terrible tragédie et, de ce fameux M. Pecan, homme solitaire, alcoolique qui cache un sombre passé. Le récit est bien rythmé, on tourne les pages sans s’en rendre compte, mon seul regret est qu’il fut aussi court, j’aurais bien prolongé mon plaisir mais cela reste pour moi une très bonne lecture. De révélations en révélations, ce livre est rempli de bienveillance et de solidarité ! J’ai cru comprendre que ce livre avait été adapté au cinéma, je vais regarder ça de plus prêt.
La couleur du silence
Cassie Dandridge-Selleck À paraître le 7 octobre – éditions du Seuil