
Anna mène une vie paisible auprès de son mari Hugues et de son fils Theo. Ils ont une belle maison, Hugues est connu de tous et, malgré un licenciement, il réussit à rebondir, Theo est un lycéen sans histoire qui s’apprête à passer le bac. Oui mais voilà une nuit, on frappe à la porte, les gendarmes menottent et embarquent leur fils sous leur yeux. Impuissants, ils ne comprennent pas cet évènement qui va bousculer leurs vies. Que s’est-il passé ? Ont-ils loupé quelque chose ? Connaissent-ils si bien leur fils?
Seule contre tous, Anna mène un combat sans relâche pour son fils, elle se remémore alors son passé, des évènements douloureux qu’elle aurait préféré oublier lui reviennent…
Un tesson d’éternité c’est l’histoire de l’amour infaillible d’une mère pour son enfant. Si elle donnerait tout pour innocenter son fils, son mari lui se fait plus prudent l’accusant de lui avoir toujours tout cédé. Ainsi se creuse un fossé entre eux deux, la tension monte au sein du couple. Sur qui peut-on vraiment compter lorsque du jour au lendemain tout s’écroule ? De trahisons en déceptions, cette mère va se battre pour sauver son fils alors que tout le monde lui tourne le dos. Si Anna vit dans un monde bourgeois, elle est née dans un milieu bien plus modeste. Au fil du livre elle s’interroge sur sa place dans la société, se sentant esclave de cette vie qu’elle s’est forgée. Les retours dans son passé sont éprouvants, ses secrets, ses non-dits remontent lentement à la surface. Connaît-on vraiment les personnes qui nous entoure ? La psychologie des personnages est très bien construite, on ressent toute la douleur de cette mère, la culpabilité de cet adolescent, la peur de ce père. Avec justesse l’auteure décrit une machine judiciaire qu’on ne peut plus arrêter face à la médiatisation, et un univers carcéral toujours plus violent pour cet adolescent qui tente de s’en sortir. J’ai tout aimé le style, la construction, l’histoire, le rythme et cette fin mémorable à la hauteur de ce roman!
Un tesson d’éternité
Valérie Tong Cuong – JC lattès