
Nous suivons la famille Farel dans laquelle Jean est un célèbre journaliste politique attiré par la gloire, sa femme Claire est une féministe engagée et Alexandre, leur fils est sur le point d’entamer des études prestigieuses à Stanford. Une accusation de viol va briser leur avenir qui semblait pourtant tout tracé.
Dans la vague « me too », le sujet épineux et, oh combien d’actualité, de la zone grise du consentement est ici abordé. J’ai eu beaucoup de mal à rentrer dedans, j’ai repris ma lecture deux ou trois fois mais une fois l’intrigue posée, je n’ai plus lâché le livre. Cette mère féministe voit ses principes ébranlés par une situation qui la touche personnellement. Ne revoit-on pas nos idéaux à la lumière des épreuves que nous traversons ? Est-ce que le « jamais » qu’on use et abuse lors de débats passionnés sera toujours d’actualité lorsque notre subjectivité sera impliquée ? Une situation a toujours plusieurs interprétations en fonction de la position dans laquelle on se trouve. La lecture est haletante, mille questions traversent notre esprit, nos certitudes sont bouleversées. L’auteure retranscrit avec précision et justesse le déroulé du procès, les plaidoiries sont poignantes. Une chose est sûre on ne ressort pas indemne de cette lecture, elle nous malmène et nous interroge.
Les choses humaines
Karine Tuil – Folio éditions