
Souhaitant me laisser bercer par la douce musique des mots de Virginie sans savoir où j’allais, j’ai fui résumé et chronique.
A peine quelques pages tournées, je sais déjà que la plume reconnaissable de l’auteure va encore une fois me bouleverser, me malmener en me plongeant dans une vague d’émotions. Cette plume qui nous fait passer du rire aux larmes, chaque phrase sonne juste et diffuse ses ondes pour résonner en nous. J’ai noté tant de phrases qui m’ont parlé, touché, ému, amusé.
Virginie Grimaldi a cette capacité de saisir les épreuves que tout à chacun nous traversons un jour. Après la lecture de ces romans, on se sent moins seul, elle pose des mots sur nos maux et dits nos non-dits. Ici, la maladie, l’anxiété, l’hypocondrie, le handicap, l’hyperphagie, Virginie saisit et retranscrit. A chacun de ces romans, on en sort grandi, gonflé en ayant envie de croquer la vie à pleines dents.
Je me suis retrouvée en Juliane : l’importance que l’on accorde au regard des autres, le réconfort trouvé dans la nourriture, le besoin de tout contrôler, ne pas réussir à lâcher prise, les angoisses envahissantes pour notre enfant, les paroles des autres que l’on reçoit parfois comme une gifle. Les références musicales, glissées au fil des pages me sont chères, Led Zepplin, Deep Purple, Dire Straits, Janis Joplin m’ont moi aussi accompagné dans mon enfance et font partie de l’héritage culturel que m’a transmis mon père.
Ce roman est avant tout une déclaration d’amour d’une fille à son père, de l’importance du souvenir, de la transformation d’une personne que l’on aime, de facteurs qui nous échappent que l’on ne peut malheureusement pas contrôler et fatalement du temps qui passe…l’importance de croire en soi, de croire en ses rêves, de ne pas les oublier…
J’ai suivi l’histoire de Jean et Juliann avec la gorge nouée, le cœur serré mais le sourire aux lèvres. Et c’est là tout l’art de Virginie Grimaldi !
Une tendre pensée pour la Juliane qui a donné son prénom à cette héroïne.
Les possibles Virginie Grimaldi, éditions Fayard